Cap-parrainage

Comment fédérer les entreprises qui recrutent ?

« Diversifier les sources et les modes de recrutement, mobiliser des collaborateurs autour d’un projet d’insertion de chercheurs d’emploi et d’une action de conseil personnalisée, s’engager dans une démarche citoyenne, participer au développement du territoire... les motivations qui animent les entreprises partenaires du réseau Cap-parrainage sont diverses et remarquables ».



ENTREPRENDRE UNE ACTION CITOYENNE

La majorité des entreprises membres du réseau Cap-parrainage font essentiellement valoir leur engagement citoyen. Sans prononcer le terme de responsabilité sociale, Anne Le Guen, responsable RH de STGS (gestion des réseaux d’eau et d’assainissement), en donne une définition précise : « Le déploiement de l’opération Cap-parrainage rentre dans le cadre de notre politique d’insertion professionnelle en favorisant la diversité et l’égalité des chances. Notre objectif est de former les nouvelles générations à nos métiers et favoriser l’intégration des personnes fragilisées. La diversité et la complémentarité de nos talents seront autant d’atouts ». « Il n’est pas possible de bâtir une société harmonieuse en laissant une partie de la population sur le bord du chemin, et notamment des jeunes », confirme Fabien Leconte, associé du cabinet d’expertise-comptable Cecom.

François Cachot, directeur général de LIS France, qui a mobilisé trois parrains en interne, a vu, à travers le parrainage de chercheurs d’emploi, l’occasion d’exercer sa responsabilité sociale, « En s’implantant localement, nous nous attachons à créer du lien social en déployant des actions en faveur de l’emploi et de la formation ». Président de la société de transports Jourdan, Alexandre Petit parle, pour sa part, d’éthique : « Soutenir et conseiller celles et ceux qui se cherchent, accompagner pour provoquer la prise de conscience nécessaire, permettre à un chercheur d’emploi de mieux se positionner dans sa relation avec les employeurs, est une obligation éthique en phase avec les pratiques quotidiennes de notre entreprise ».

Olivier Bourassin, directeur général de DS Smith packaging (fabrication d’emballages carton et de papier recyclé), est tout aussi explicite : « Cette opération s’inscrit dans une démarche citoyenne à laquelle notre entreprise souscrit pleinement afin d’aider ces personnes à trouver un emploi. Elle permet à ces personnes de gagner en maturité, de mieux comprendre les enjeux, de partager les expériences de différents collaborateurs en rendant la démarche interactive entre plusieurs services en fonction des besoins du parrainé. C’est une démarche qui s’inscrit donc dans une « symétrie des attentions ». « Entreprise à forte densité de main d’œuvre, nous considérons le développement responsable comme un véritable atout qui donne du sens à nos prestations et accompagne les entreprises clientes dans cette voie » dit Valérie Le Conte, directrice de la société HC Nettoyage.


S’ENGAGER COLLECTIVEMENT

Au-delà d’une démarche purement individuelle, l’ensemble des entreprises impliquées dans le parrainage vivent l’expérience comme un engagement collectif. Responsable RH de la société Lecapitaine et spécialisée dans le domaine frigorifique, Stéphanie Leblond souligne que la participation de l’entreprise « est l’occasion de s’inscrire au sein de notre bassin d’emploi en apportant aux chercheurs d’emploi des conseils et un regard extérieure de la part de professionnels. Notre objectif est de les accompagner dans leur parcours et voire de détecter des profils qui correspondent à nos attentes ». « Cap-parranage va nous permettre d’établir des liens privilégiés avec les acteurs et décisionnaires locaux tout en échangeant nos pratiques et en menant des actions en faveur de l’emploi » explique Jean-Baptiste Laurent, directeur d’un restaurant Buffalo Grill.

Pour Mickaël Mairand, directeur de l’agence Suez Recyclage et Valorisation, « Suez est convaincue que son avenir passe par son appropriation des enjeux des territoires auprès desquels elle entend être un partenaire de référence dans le cadre de relations gagnant-gagnant. A ce titre, la préoccupation de l’emploi sur nos territoires est partagée afin que ceux-ci soient des territoires dynamiques, vecteurs d’attractivité économique ». Une philosophie qui rejoint celle du réseau national Cap-parrainage. Cette démarche vise en effet à permettre aux entreprises de s’inscrire pleinement dans leur environnement avec l’ensemble des acteurs locaux, politiques, institutionnels et économiques. Au niveau local et départemental, cette action suscite et renforce, à moyen terme, une dynamique de réseau en créant un espace de dialogue, de réflexion et d’actions concertées pour rapprocher l’offre et la demande de compétences en adéquation avec les besoins des territoires.


ACCELER LE RETOUR A L’EMPLOI

L’entreprise marraine n’a pas vocation à embaucher les personnes qu’elle accompagne. « En accordant un peu de notre temps aujourd’hui, ce sont peut-être plus de candidats qui se présenteront lorsque nous aurons besoin de recruter, et surtout des candidats plus proches de la réalité du monde du travail, ce que tout entrepreneur recherche » estime Clément Boudier, président de Bricomarché. Rester en contact avec le marché de l’emploi, avec la réalité économique, « accroître les chances des chercheurs d’emploi d’accéder à un retour rapide à l’emploi en mobilisant nos compétences d’experts » comme l’indique Lynda d’Arco, responsable d’une agence Crit, sont quelques-unes des principales motivations de ces dirigeants d’entreprise.

La chargée de relations entreprises constate également qu’a sein du PLIE, le parrainage se révèle très positif : « Cap-parrainage est générateur de reprise de confiance chez les chercheurs grâce à l’accueil bienveillant des parrains. Le travail sur les CV se révèle très concluant, pour nombre de parrainés car ils obtiennent depuis des entretiens de recrutement. Le parrainage est également un réel atout pour les publics en recherche de définition d’un projet professionnel. Il est l’occasion de mettre en place des périodes d’immersion en entreprise et de découverte des métiers pour susciter des vocations. Suite à ces parcours, deux parrainés sont récemment entrées en formation. Le parrainage débouche également sur la mise en place de modules de formation complémentaire aux compétences des parrainés, du fait de perspectives d’embauche dans les entreprises membres du réseau. Le parrainage porte également ses fruits dès à présent pour des chercheurs d’emploi sans activité depuis plus de 4 ans grâce à des missions de remplacement détectées grâce au réseau d’entreprises constitué et qui à terme peuvent déboucher sur des emplois durables ».

Le réseau Cap-parrainage permet aux entreprises qui recrutent d’aller à la rencontre de nouveaux profils, sans oublier la mise en avant de métiers et de savoir-faire. « Nous sommes intéressés par toutes les actions permettant de découvrir et de convertir des candidats » résume Anthony Touffet, directeur général de BODEMERAUTO (concessionnaire automobile). Directeur au sein du groupe Riou Glass, Damien Sirou compte bien, lui aussi, « trouver de nouveaux candidats par le biais de ce réseau ». Les chercheurs d’emploi moins-qualifiés ne sont pas exclus. « Fabriquer et imprimer des sacs en plastique est un métier qui demande des qualifications techniques », souligne Ludovic Robbe, responsable RH. « Conscients du manque de formations initiales dans nos domaines d’activité, nous assurons notre propre formation en interne. C’est pourquoi Cap-parrainage présente un réel intérêt pour nous et les chercheurs d’emploi. Certains d’entre eux n’imaginent pas que ce type d’emplois sont ouverts à tous sans condition de diplôme ».

Cette forte implication des entreprises au sein du réseau Cap-parrainage se traduit également par la remontée en temps réel des besoins en terme de recrutement, la proposition de parcours de formation et la mise en place de sessions de recrutement dédiées permettant aux animateurs, en charge du parrainage, de proposer une nouvelle offre de services aux publics accompagnés par les Conseils Départementaux et les PLIE. « Comme nombre d’entreprises en France, nous éprouvons d’énormes difficultés dans le recrutement quelque soit le profil de collaborateur recherché » souligne Ferdinand Simon (Gedimat). L’enseigne E. Leclerc peine à embaucher, en particulier dans les métiers de bouche. Dans le cadre de l’extension de son unité, la société Créaline, spécialisée dans la fabrication de purées et soupes fraîches, vise une quarantaine de recrutements... « Nous sommes intéressés par toutes les actions permettant de découvrir et de convertir des candidats » résume Anthony Touffet, directeur général de BODEMERAUTO (concessionnaire automobile). Directeur au sein du groupe Riou Glass, Damien Sirou compte bien, lui aussi, « trouver de nouveaux candidats par le biais de ce réseau ». Les chercheurs d’emploi moins-qualifiés ne sont pas exclus. « Fabriquer et imprimer des sacs en plastique est un métier qui demande des qualifications techniques », souligne Ludovic Robbe, responsable RH. « Conscients du manque de formations initiales dans nos domaines d’activité, nous assurons notre propre formation en interne. C’est pourquoi Cap-parrainage présente un réel intérêt pour nous et les chercheurs d’emploi. Certains d’entre eux n’imaginent pas que ce type d’emplois sont ouverts à tous sans condition de diplôme ».