Le club d'entreprise
Comment mobiliser et fédérer les entreprises qui recrutent ?
FOCUS ENTREPRISES
« Diversifier les viviers de recrutement, participer au développement du territoire, exprimer des valeurs citoyennes, améliorer l’insertion professionnelle des chercheurs d’emploi par une action de conseil personnalisée... Les motivations qui animent les entreprises marraines du réseau Cap-parrainage ne manquent pas ».
TRANSMETTRE LES CODES
Le parrainage des chercheurs d’emploi est l’un des enjeux cruciaux du dispositif d’accompagnement Cap-parrainage. Les entreprises et les parrains mobilisés en leur sein ont pris conscience qu’il était indispensable de guider les publics éloignés de l’emploi, jeunes en insertion, bénéficiaires de minimas sociaux, seniors en leur apportant un conseil individualisé afin qu’ils prennent confiance en eux. « Suivre l’évolution personnelle d’un individu en lui donnant des conseils, en l’écoutant, en le rassurant afin d’établir un lien de confiance solide qui permettra d’envisager un avenir commun avec beaucoup de sérénité », telle est la parfaite définition du parrainage que donne Georges Menut, PDG du restaurant La Grande Cascade.
Pour Gilles Dubarry, directeur d’un établissement Courtepaille, « c’est souvent l’insuffisance d’informations sur un métier ou un secteur, le manque de connaissances sur les conditions d’exercice d’un métier ou d’une profession qui freinent l’insertion ou le retour dans l’emploi. « Le chercheur d’emploi et l’entreprise doivent unir leurs forces, activer leurs réseaux respectifs et ainsi trouver le meilleur chemin vers l’embauche ». Cet appui consiste également à aider les chercheurs d’emploi à rédiger CV et lettres de motivation, à leur rappeler les codes et les attentes des recruteurs (quelle attitude adopter, quelle tenue porter, quel langage utiliser,...), qui sont autant de facteurs d’insertion dans la vie professionnelle. Cette transmission des codes est essentielle pour permettre une bonne intégration future dans l’emploi. Elle est également essentielle pour les entreprises, qui se doivent d’assurer le renouvellement de leurs ressources humaines.
L’arrivée de nouvelles générations ou de publics éloignés de l’emploi oblige les managers à s’adapter et à transmettre les valeurs et l’éthique propres à chaque métier. C’est particulièrement vrai dans le secteur des services. « Au-delà des qualifications professionnelles requises, nous fédérons les collaborateurs qui intègrent notre établissement autour de valeurs fondamentales qui guident la façon dont ils prennent en charge les résidents » souligne Pierre Foucras, directeur d’exploitation de Soleil d’Automne, un EPHAD.
DÉCOUVRIR DES TALENTS
A travers le parrainage, les entreprises exercent un rôle de découvreur de talents et renforcent leur action en faveur de l’emploi. « Notre enseigne va de l’avant, elle est toujours à la recherche de nouveaux talents car la diversité de nos métiers fait appel à toutes les expériences et compétences » estime Christophe Renaudin, directeur de BUT. Le parrainage permet aussi de revaloriser l’image de métiers, parfois déconsidérés dans l’industrie ou les services. En effet, les idées reçues, les a priori, les préjugés sur certains métiers ont la vie dure : des salaires modiques et sans perspective d’évolution, un travail ingrat, salissant, forcément à temps partiel... Pourtant, les postes proposés par les entreprises engagées dans le réseau Cap-parrainage présentent de réelles perspectives de carrière avec un accès réel aux fonctions d’encadrement. « Les métiers de l’hôtellerie-restauration gagnent à être connus sous un autre angle, à savoir le partage, la valorisation du savoir-être, le plaisir de recevoir... », indique Christel Bras, directrice du Novotel. Jean-René Guillaumet, directeur des Ressources Humaines Mercure, prend, lui aussi, la mesure de cet écart : « Conscients que nos métiers ne bénéficient pas forcément d’une image à la hauteur des possibilités d’évolution professionnelle que nous pouvons offrir, nous sommes certains qu’un rapprochement avec les acteurs de l’emploi ne pourra nous être que bénéfique : faire connaitre nos métiers, développer notre ouverture vers les réseaux extérieurs, permettre de faire bénéficier les chercheurs d’emploi de nos connaissances et compétences et partager nos expériences ». Une certitude, la diversité des métiers proposés par les entreprises marraines permet à chacun de trouver sa voie professionnelle.
S’INSÉRER DANS LE TISSU ÉCONOMIQUE LOCAL
Le parrainage est également l’occasion de s’inscrire pleinement dans le tissu économique local et d’optimiser ses sources de recrutement en favorisant une démarche qualitative. « J’ai immédiatement proposé à mon comité de direction de participer à cette initiative, à travers laquelle Alstom Transport confirme sa présence locale et sa volonté de participer au développement de la région » souligne Pierre Fleury, directeur de site. Un tiers du comité de direction s’est d’ailleurs porté volontaire pour devenir parrain. C’est la même motivation qui anime l’entreprise CRAM (520 collaborateurs), spécialisé dans l’efficacité énergétique. « Nous vivons au cœur d’un territoire et nous souhaitons remplir notre rôle social et économique. CRAM ne peut le faire en ignorant les situations locales et les réalités quotidiennes des habitants de son territoire » indique Régis Bejanin, son directeur général adjoint, qui incite ses collaborateurs « à prendre des engagements dans la vie du territoire ». Pour Jean-Marie Dubos, directeur de l’établissement Safran Nacelles, cet enracinement sur son territoire est un élément capital. « Depuis sa création, Safran Nacelles a toujours cherché à établir des relations privilégiées avec les différents acteurs de la vie sociale et économique de la région et à s’engager auprès d’eux dans les différentes initiatives de développement de proximité ».
EXERCER LA RESPONSABILITE SOCIALE DE L’ENTREPRISE
L’engagement des acteurs économiques au sein du réseau Cap-parrainage sur un territoire relève, clairement, de la responsabilité sociale de l’entreprise. « Accompagner les chercheurs d’emploi est une vraie chance pour nos entreprises de s’inscrire dans une démarche forte de RSE » affirme Valérie Mouton, gérante de Jardins et Saveurs, un traiteur (26 salariés). « Conscients des difficultés conjoncturelles qui touchent aujourd’hui l’emploi en France, nous souhaitons à travers le parrainage mettre à disposition nos compétences internes dans une action concrète d’accompagnement », indique Daniel Sueur, directeur général adjoint en charge des ressources humaines de Jardiland. Paul Baril, responsable Industrie de la société Kaeffer Wanner, spécialiste de l’isolation industrielle, partage le même objectif : « nous avons la volonté forte de nous inscrire dans des projets sociaux d’aide à l’emploi afin d’apporter notre pierre à l’édifice, en parfait accord avec nos valeurs ».