L’interview de Denis Boissard, co-animateur du groupe de travail national Profession-emploi


L’interview de Denis Boissard, co-animateur du groupe de travail national Profession-emploi

(JPG) Pourquoi avez-vous soutenu, dès sa création, le groupe de travail sur les métiers porteurs et la dynamique Profession-emploi ?

Parce qu’il y a un vrai paradoxe en France dans la coexistence d’un chômage important avec de réelles difficultés de recrutement dans un grand nombre de secteurs (BTP, hôtellerie-restauration, transports, services à la personne, industrie manufacturière...), même si l’atonie de la croissance a contribué à les atténuer provisoirement. Et je suis convaincu que l’une des raisons de cette bizarrerie, c’est que ces métiers en tension - parce qu’ils sont mal connus - souffrent de nombreux préjugés de la part des chercheurs d’emploi : ils sont souvent perçus comme mal payés, pénibles, dévalorisés, et n’ouvrant pas de perspectives de carrière. D’où l’utilité d’une démarche qui permette aux conseillers des structures du service de l’emploi et de l’orientation, qui sont à l’interface des personnes au chômage, des jeunes et des entreprises, de disposer des informations suffisantes pour leur permettre de lever les idées préconçues sur ces métiers.

Quelle a été votre contribution à Profession-emploi ?

J’ai participé à la conception de la démarche, copiloté les réunions du groupe de travail national dédié aux Métiers porteurs, et animé les rencontres Profession-emploi, qui ont été le prélude à une collaboration étroite dans certains départements entre des entreprises connaissant des difficultés de recrutement, et des structures travaillant localement à faciliter l’emploi, l’insertion et l’orientation.

Son approche multisectorielle est-elle son principal atout ?

Certaines organisations professionnelles, comme l’UIMM dans la métallurgie, ont engagé des démarches similaires au profit de leurs adhérents. Mais l’originalité de Profession-emploi, c’est son approche multisectorielle, qui permet d’optimiser la démarche et de renforcer son impact auprès des acteurs de l’emploi et de l’orientation.

Denis Boissard, directeur général du fonds Agir pour l’insertion dans l’industrie (A2i)

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